Repérage – TURQUIE – Randonnée à cheval en Cappadoce

Repérage de notre randonnée équestre en Cappadoce (Turquie Centrale) par Yves, de l’équipe Randocheval.

Rando Cheval en Turquie (Cappadoce)

Au coeur de l’été, nous sommes partis à 7 cavaliers à la rencontre de ce fabuleux pays qu’est la Turquie et d’une contrée qui, peu touchée par le tourisme, a su préserver tout son charme : La Cappadoce !

Nous avons, pendant notre périple, été accompagnés par plusieurs personnes aussi différentes qu’intéressantes, qui ont su nous faire partager leurs us et coutumes. Nous avons également, tout au long de notre chemin, rencontré des habitants d’une grande chaleur humaine.

A tous ceux là, je voudrais dire un grand merci pour la belle aventure que nous avons vécue, et j’espère que nous nous reverrons très bientôt !

 

La randonnée en Cappadoce du Sud, toute une épopée…

La Cappadoce, au centre de la Turquie, est une région mondialement célèbre pour ses formations rocheuses à chapeau tout à fait uniques et connues sous le nom de « Cheminée de Fée ».

Notre randonnée se déroule au sud de la Cappadoce, au départ de Güzelyurt.

Cette région est particulièrement agricole avec un faible impact du tourisme. En effet, peu de fouilles ont été effectuées dans cette partie de la Turquie, ce qui fait que seuls les plus aguerris connaissent les chemins à prendre pour y découvrir ce qu’elle a de plus fabuleux : les villages troglodytiques haut perchés dans les collines, une église rouge Byzantine du VIème siècle, une ancienne cité romaine, le Mont Hasan, le Canyon d’Ihlara recelant de nombreux secrets dont peu ont été découverts à ce jour…

C’est dans ces conditions tout à fait privilégiées que nous allons découvrir un pays aux milles visages.

 

Arrivée en Cappadoce et premier contact…

L’arrivée jusqu’à Ankara, capitale administrative de la Turquie, s’est faite sans encombre et la rencontre avec un de nos guides qui nous attendait à l’aéroport tout aussi simplement.

Après être montés dans le minibus, l’aventure a démarré, avec la découverte de la conduite très spéciale des Turcs, qui nous a permis de rentrer dans le bain assez rapidement ! Mais c’est également durant ce trajet que nous découvrons la véritable gentillesse des gens du pays, le thé généreusement offert et les nombreux paysages qui façonnent ce carrefour entre l’Europe et l’Asie.

En arrivant à Güzelyurt, nous sommes hébergés dans un ancien Monastère orthodoxe du 19ème siècle qui a été restauré et transformé en hôtel. C’est ici que Celil, le guide qui nous accompagnera à cheval tout au long de la semaine, nous accueille et présente la randonnée.

Rando Cheval en Turquie (Cappadoce)

Le lendemain matin, nous partons à la rencontre des chevaux.

Ce premier jour en selle nous permet de nous habituer aux chevaux… ou plutôt devrais-je dire aux juments. En effet nous montons des juments barbes arabes aussi vives que gentilles.

Les selles que nous  utilisons sont de type Kirghize (qui ont une forte correspondance avec les anciennes selles turques) : selles en bois qui, accompagnées d’une peau de mouton, s’avèrent très confortables pour les cavaliers (bien que la position naturellement prise au niveau de l’assiette puisse dérouter plus d’un cavalier qui a l’habitude des selles de type classique anglaise). Un tapis de selle épais protège les chevaux de toute blessure.

 

A nous l’Anatolie !

En ce premier jour en selle, nous chevauchons aux alentours de Güzelyurt, ville de départ de la randonnée. Nous remarquons déjà de nombreuses habitations troglodytes, si typiques de la région.

Le but avéré de notre périple est d’atteindre le mont Hasan et de revenir via le Canyon d’Ihlara et ses nombreuses cheminées de fées.

La randonnée se déroulant dans des paysages de montagne, le rythme n’est pas très soutenu, mais de petits galops entrecoupent agréablement le pas qui reste l’allure principale. Les juments n’étant pas habituées à trotter, le départ au galop depuis le pas se fait très facilement.

Les rencontres aussi bien avec la population locale qu’avec les troupeaux de moutons, les chiens Kangal et autres hypothétiques loups, les paysages aux variations rapides ainsi que les arrêts culturels ont ponctués de belle manière notre randonnée.

 

Partages avec une population authentique…

Rando Cheval en Turquie (Cappadoce)

Les rencontres tout au long de cette randonnée ont été très spontanées.

En effet, une première fois, après avoir longé un village, nous avons été « pourchassés » par deux vieilles dames sur leur âne. Ce n’est que lorsqu’elles nous ont rattrapés que nous avons compris qu’elles désiraient nous faire goûter leurs raisins qui poussaient dans les champs qui nous entouraient, et dont elles étaient si fières !

Une autre fois, c’est lors d’une traversée d’un tout petit village à l’heure du déjeuner que les habitants nous ont arrêtés afin que nous nous désaltérions et partagions le pain qu’ils venaient de faire cuire dans le four commun. Ce fut également l’occasion pour l’un des habitants de s’essayer à la monte équestre !

 

Les semi nomades Turcs …

L’ascension du Mont Hasan fut l’occasion pour Celil de mieux nous faire connaître le mode de vie si particulier des semi-nomades qui vivent dans ces contrées. Ils se déplacent au gré de leurs troupeaux, essentiellement composés de moutons ou chèvres, animaux les plus aptes à survivre dans cet environnement, allant de point d’eau en point d’eau et vivant grâce au commerce du lait et du fromage tirés de leur bétail.

La cohabitation avec les ours et les loups qui vivent dans les montagnes est au cœur de leur culture.

En effet, les attaques, bien que peu courantes, font partie intégrante du quotidien du berger. Même s’ils sont assistés par de gros chiens, les Kangals (Bergers d’Anatolie), munis de colliers à piques qui défendent le troupeau, il arrive qu’une ou deux de leurs bêtes leur soient enlevées.

Ils appellent alors cela « la part du loup » et expliquent calmement qu’il ne s’agit que du juste fonctionnement du règne animal.

Nous sommes étonnés de remarquer que ces animaux font l’objet des mêmes légendes que dans nos contrées : ils prétendent en effet que le loup tuerait un seul mouton, se vêtiraient de la peau de celui-ci afin de masquer son odeur et de pouvoir réintégrer le troupeau. Il conduirait alors celui-ci directement dans les bois où d’autres loups les attendent.

Légende ou fait véridique ? Il en reste que ces mêmes histoires circulent également dans nos montagnes…

Les sites et vestiges archéologiques d’Anatolie…

Le premier jour de chevauchée a été l’occasion de visiter une vieille église Byzantine du VIe siècle, appelé « L’église rouge » (Kizil Kilise) qui, grâce à l’association « Les amis de la Cappadoce », devrait être sauvegardée. Ceci permettant de sauver un patrimoine, riche mais si fragile !

Lors de la pause de midi du 3ème jour à cheval, nous nous sommes arrêtés sur un site nommé le  « Mokissos », aussi magnifique qu’inattendu ! Il s’agissait d’une cité romaine en ruine, dans laquelle quelques brebis et chevaux sauvages erraient.

Ce site nous a montré à quel point la Cappadoce est riche du point de vue archéologique. Ces ruines inexploitées faute de moyen financiers le sont aussi en raison du trop grand nombre de ce genre de sites en Turquie ! Les maisons sont encore nettement délimitées par certains murs, des voûtes restent encore debout et nous nous promenons sans encombre dans les « rues ». Il paraît même qu’il y a encore quelques années, en flânant dans cette cité en ruine, on pouvait tomber sur des vases quasiment intacts ou sur des pièces de monnaie d’époques.

Le 4ème jour, alors que nous étions au cœur du Canyon d’Ihlara, Celil notre guide nous a proposé de nous faire visiter des galeries troglodytes creusées dans la montagne.

Ces splendeurs sont caractéristiques de la Cappadoce du Sud, région bien moins touristique que celle du Nord et dont toutes les richesses archéologiques sont encore loin d’être entièrement découvertes et exploitées. Nous nous sommes donc aventurés au cœur de la montagne allant de surprises en surprises, nous mettant peu à peu dans la peau de ce peuple, premiers chrétiens tentant de se protéger de l’assaut des envahisseurs.

Les galeries étaient aérées par des cheminées remontant de part en part jusqu’à la surface. Les salles se fermaient à l’aide d’énormes portes rondes, trouées en leur centre afin de permettre d’y passer un trait pour tuer les ennemis de l’autre côté. Celil nous a également emmenés jusqu’à un pigeonnier et nous a expliqué comment ce système fonctionnait : presque aussi fiable qu’internet de nos jours !

Pour finir la visite, car nous ne nous sommes pas aventurés trop loin dans les galeries qui s’étendent sur les dizaines de km, et sur plusieurs niveaux, nous sommes arrivés à un ancien funérarium récemment découvert grâce à la chute d’un pan de mur. Nous avons ainsi pu découvrir des ossements humains vieux de plusieurs siècles. Les connaissances en anatomie humaine de Sonia, travaillant dans le domaine médical en Belgique, nous ont été d’un grand secours !

 

La logistique, un des points forts de cette randonnée…

L’hébergement est réparti entre l’hôtel (ancien monastère orthodoxe restauré) et le bivouac en pleine nature, à chaque fois près d’un point d’eau naturel (généralement transformé en abreuvoir pour les animaux).

Chaque bivouac a été choisi avec soin nous permettant ainsi de profiter de beaux paysages avec le soleil se couchant au loin, de dormir dans un vieux monastère troglodyte en ruine, de faire des rencontres inattendus (avec un troupeau de mouton et son berger, avec des chiots au tempérament joueur et peu farouche…).

Voyage à cheval en Cappadoce (Turquie)

La gastronomie n’est pas en reste, avec ses saveurs nombreuses et variées : chaque matin, un déjeuner typique nous est proposé, composé de fruits, de thé, de fromage frais, d’olives, de pain ainsi que d’un pot de pâte à tartiner au chocolat turc. Le déjeuner, plus sommaire, nous permettait quand même de bien manger puisque nous avions droit à un sandwich bien garni et un fruit. Certains midi, nous avions droit à quelques surprises avec notamment un arrêt au bistro d’un village pour y manger des « pides » (« pâte à pizza » turque garnie généralement de fromage, œuf, tomates et viande hachée).

Le soir enfin, nous avions droit à un plat typiquement de la région aux proportions gargantuesques.

Tout cela, avec bien sûr le thé typiquement turc, préparé à base d’un « jus » concentré (se situant dans le compartiment supérieur de la théière) auquel on ajoute l’eau chaude directement dans le verre.

L’équipe logistique est composée de trois personnes : le palefrenier qui reste à l’écurie est prêt à intervenir s’il y a besoin de changer une des juments en cas de blessure, le cuisinier, un véritable cordon bleu, et enfin le conducteur du tracteur qui permet de transporter toutes les affaires d’un camp à l’autre. Chacune de ces personnes ont participé à la véritable réussite de notre aventure par leur bonne humeur et leur envie de nous faire découvrir leur culture et leurs traditions.

Celil, notre guide, a été un véritable « génie turc » digne des légendes d’Aladin. En effet, tout le temps à l’écoute, il a su être réactif et répondre aux besoins de chacun dans la mesure du possible. C’est ainsi, par exemple, qu’il nous été possible de manger un midi des petites saucisses typiquement turques au feu de bois. Egalement, de par sa grande culture et sincèrement passionné par l’histoire son pays, il a su nous conter de nombreuses histoires et anecdotes sur la région.

 

  • Pour en savoir plus sur cette randonnée à cheval en Turquie, contactez Randocheval au 04 37 02 2000 du lundi au samedi, ou par mail (info@randocheval.com).