Repérage – L’Islande à cheval – La Patagonie Nordique…

Repérage de nos randonnées équestres en Islande par Sabine de l’équipe Randocheval.

Rando Cheval en Islande

L’Islande, petite île en agitation géologique permanente, est une sorte de Terre Promise pour les cavaliers randonneurs ! Un de ces pays où l’on retourne volontiers, année après année, avec la certitude d’une découverte à chaque fois renouvelée.

Une terre attachante…

Difficile d’expliquer cette attirance pour une terre si rude, à la beauté si brute. Les hommes qui y vivent lui sont viscéralement attachés comme à une maîtresse exigeante qui leur a imposé, génération après génération, une lutte incessante pour survivre.

Il y a quelques années, j’étais venue en juin, à l’ouverture de la saison des randonnées équestres. Il fallait acheminer vers le Nord les chevaux qui allaient faire la randonnée du Lac Myvatn pendant l’été. Le chemin le plus court étant la ligne droite, il fallait traverser tout l’intérieur de l’île, les Highlands, une zone très sauvage, formée de plateaux et de glaciers, uniquement traversée par des pistes dont on ignore l’état à la sortie de l’hiver.

Je me souviens de l’enthousiasme des guides qui se préparaient à cette traversée avec un troupeau d’une centaine de chevaux. Alors que les chevaux étaient installés pour la nuit aux chutes de Gullfoss à l’issue d’une journée déjà fatigante, je me souviens être allée avec eux, quelques kilomètres plus loin, au bord du plateau central, aux portes des Highlands. Ils n’avaient pas pu résister à l’appel des vastes espaces après de longs mois d’hiver.

Antipodes

J’ai souvent constaté à quel point l’attachement à une terre est d’autant plus fort qu’elle a demandé une somme d’efforts intenses depuis des temps immémoriaux pour réussir à s’y implanter.

En ce sens, l’Islande me fait irrésistiblement penser à la Patagonie. Au-delà des ressemblances évidentes des glaciers sur fonds de montagnes surplombant de vastes étendues d’herbes ondulantes, et du climat qui vous fait passer de l’hiver à l’été en quelques heures, c’est une même vibration de l’âme qui unit ces terres, par-delà l’Atlantique, à des dizaines de milliers de kilomètres, de l’autre côté de la planète…

60 chevaux en liberté !

Rando Cheval en Islande

Je retrouve avec joie le plaisir unique de chevaucher dans ces espaces sauvages au milieu d’un troupeau de 60 chevaux en liberté. En effet, les chevaux islandais n’ont bien sûr rien à voir avec des poneys (vous aussi, vous apprendrez la diplomatie équestre au contact du chauvinisme convaincant d’un Viking de 2 mètres…) mais il vaut tout de même mieux changer de monture plusieurs fois au cours de la journée pour maintenir un rythme soutenu !

Les journées à cheval ont donc un rythme qui n’appartient qu’à l’Islande, composé de périodes plus ou moins longues à allures rapides, imposées par la présence de ce troupeau de chevaux dont le comportement taquin et les crinières en bataille rappellent tout de même certains souvenirs d’enfance… Mais il est vrai qu’on n’imaginerait pas un poney porter sans problème un adulte du gabarit de nos guides à un tel rythme !!!

Cavaliers, töltez…

On pourrait au contraire craindre pour la résistance des cavaliers, habitués à des allures – et des climats – plus tempérés !

Ce serait compter sans le tölt, arme secrète de ces chevaux décidément pas comme les autres. Cette allure à quatre temps, rapide et confortable, est une sorte de trot désuni. Elle permet de parcourir de longues distances sans fatigue.

Après quelques explications et quelques tâtonnements pour trouver le bon « bouton », nous arrivons tous à atteindre ce Graal Nordique : « Ca y est, je tölte ! ».

Plages infinies, champs de lave et glaciers…

Cet été, j’ai mis le cap à l’Ouest, vers la Péninsule de Snaefellsness. Cette zone offre une beauté unique, d’immenses falaises noires couvertes d’une mousse d’un vert fluo surplombent un Océan bordé de plages infinies de sable volcanique. Sur les hauteurs, les silhouettes étranges formées par la lave solidifiée se découpent sur la blancheur aveuglante des glaciers. Voilà le terrain de jeu de ma semaine islandaise !

Nos chevauchées toutes en contraste nous mènent de vallées volcaniques, où des trolls semblent se cacher dans de véritables forêts de lave pétrifiée, aux immenses étendues de sable des plages où seule la marée limite la liberté des chevaux et des cavaliers…

La vue impressionnante sur le cratère d’Eldborgarhraun, avec les champs de lave d’un côté et l’Océan Atlantique de l’autre, le tout dominé par le Glacier du Mont Snaefellsnes, est à elle seule un condensé de l’Islande…

Presque chaque soir, nous profitons de la chaleur réconfortante des piscines thermales, car l’eau chauffée par les entrailles bouillonnantes de cette terre en évolution permanente est omniprésente.

Légendes, trolls et Saga

Comme toujours, je quitte cette île à reculons, impatiente de revenir, pour l’Islande bien sûr, mais surtout pour ses chevaux aussi facétieux que courageux, et pour le peuple Islandais, dont l’âme poète voit partout une nature enchantée peuplée de trolls…