KIRGHIZIE – Voyage à cheval au pays des nomades

Voyage et rando à cheval en Kirghizie

Repérage de nos randonnées en Kirghizie par Sabine, de l’équipe Randocheval.

Les peuples cavaliers exercent une véritable fascination sur les amoureux des chevaux. Leur mode de vie placé sous le signe de la liberté et de la fusion avec la nature est synonyme d’évasion pour les cavaliers citadins des pays occidentaux.

La Mongolie est le symbole de ces peuples, mais depuis quelques années, c’est la Kirghizie qui s’est ouverte à la randonnée équestre.

 

Qui n’a pas de cheval n’a pas de pieds…

Nous sommes curieux de découvrir ces nomades, à la fois si proches des Mongols, et si différents.

La Kirghizie (Kirghizistan), lieu de passage des caravaniers de la Route de la Soie, abrite un peuple nomade et pasteur, vivant sous la yourte et déplaçant ses troupeaux à cheval sur des centaines de kilomètres à travers steppes et montagnes.

« Qui n’a pas de cheval n’a pas de pieds », dit le proverbe Kirghize…

C’est la raison pour laquelle les enfants Kirghizes, dès leur plus jeune âge, apprennent les rudiments de l’équitation pour pouvoir suivre les déplacements de leur famille.

 

Vous avez dit Novo-Kirghizes ?

Nous ne nous attardons pas à Bishkek, la capitale, et dès la sortie de la ville, les bâtiments staliniens cèdent la place à de vastes étendues herbeuses où le regard peine à trouver un arbre auquel s’accrocher.

Après une première nuit à la base de départ de la randonnée, nous faisons connaissance avec nos montures. Ce sont des chevaux de type Novo-Kirghize et des croisements de trotteurs Orlov et Don.

D’une manière générale, les chevaux Kirghizes sont plus hauts que les chevaux Mongols, car les chevaux des nomades ont été croisés avec les chevaux Russes durant toute la période soviétique. Le standard de la race a ainsi gagné quelques centimètres, sans pour autant perdre les qualité d’endurance de la race d’origine.

Nés en montagne, entraînés à l’endurance (rythmes respiratoires et cardiaques bas), ils sont très équilibrés mentalement comme physiquement. Particulièrement dociles, les chevaux que nous monterons durant cette randonnée vivent en harde le reste de l’année, ils sont donc habitués les uns aux autres et la hiérarchie est bien établie.

La sellerie est assez proche des critères européens, avec une originalité : un long tapis de mousse plié recouvre la selle, un peu dans l’esprit des peaux de mouton des gauchos d’Amérique du Sud. Il apporte un confort appréciable, à la fois en selle… mais aussi à l’étape où il se transforme en matelas.

 

Canyons et lacs de la Route de la Soie

Loin de la monotonie des steppes, cette très belle aventure nous permettra d’admirer toute la palette de paysages que peut offrir la Kirghizie : forêts d’Artcha (conifères locaux) de la vallée de Djar Kok, cols à 3600 m d’altitude, vallées de Chamchi et Kochkor…

Après la première semaine, le terrain se fait plus plat, nous atteignons la steppe d’altitude, appelée ici « Jailoo », jusqu’au magnifique lac Son-Koul. Ces vastes prairies abritent les troupeaux des nomades pendant la belle saison et nous apprécions la chaleureuse hospitalité des familles Kirghizes.

A chaque nouvelle rencontre, nous sommes invités à déguster le « koumisse », le lait de jument fermenté, qui donne peut-être leurs belles joues rouges aux enfants Kirghizes !

 

Le temps s’arrête sous la yourte

Nous passons deux nuits sous la yourte de la famille d’Urmat dans la vallée de Tchon Tash, puis à nouveau deux journées entières avec la famille d’Abdel Kader qui installe ses yourtes au bord du lac Son Koul.

Le lac Son Koul perché à 3000 mètres d’altitude, occupe les trois-quart d’un haut plateau ceinturé de montagnes enneigées. Avec ses vingt-huit kilomètres de long sur seize de large, il alimente en poissons la plupart des villes des alentours.

Durant deux jours, nous partageons la vie quotidienne des nomades dans la yourte familiale où chaque personne et chaque objet a sa place ! Traite des juments, fabrication du « Koumisse », rassemblement du troupeau de chevaux, moutons, chèvres et parfois de yacks, préparation de la cuisine traditionnelle, principalement basée sur la viande de moutons et les produits laitiers…

Le temps s’arrête au bord du lac, sous la voûte de la yourte qui s’arrondit harmonieusement sous la voûte céleste fourmillant de milliards d’étoiles.

 

Les Montagnes Célestes

Les quatre derniers jours de randonnée nous plongent dans les paysages spectaculaires qui ont valu à la chaîne de montagnes qui s’étend de Kirghizie jusqu’en Chine le nom de Tien Shan, les Montagnes Célestes.

Nous passons des cols à 3400 et 3600 m d’altitudes, entourés des pics des Ala Too dont les sommets culminent à plus de 4500 mètres ! Pour découvrir ces paysages spectaculaires, l’avant dernière journée à cheval,  nous avons dû supporter un dénivelé conséquent : + 600 mètres en deux heures et – 1800 mètres en quatre heures. Sensations assurées et nous admirons la solidité et l’endurance de nos montures…

Nous terminons notre randonnée le cœur vibrant des rencontres humaines faites au gré de notre chevauchée. Mais nous sommes aussi surpris de la variété des paysages, qui vont de canyons encaissés à des cols vertigineux en passant par des lacs grands comme des mers intérieures au cœur de steppes d’altitude.